Concert : POULENC, BEETHOVEN
dimanche 19 mars 2023 - 16:00

Eglise SAINTE-MARIE des BATIGNOLLES - 77 place du Dr Félix Lobligeois - 75017 Paris

Francis POULENC
Sinfonietta

Ludwig van BEETHOVEN
Symphonie n° 7


Direction : Fabrice Caracciolo

Pour s’y rendre:
– Métro : ligne 13 Brochant / ligne 2 Rome
– Bus: 31, 54, 66, 74

Tarifs: Participation libre

LE MOT DU CHEF

Francis POULENC (1899-1963)

Né à Paris le 7 janvier 1899 dans une famille d’industriels aisés, Francis montre très tôt des dons pour la musique. Sa mère, elle-même excellente pianiste, lui donne ses premières leçons dès l’âge de cinq ans. À sept ans, il commence à composer de petites pièces. À partir de 1915, il se perfectionne avec le pianiste virtuose Ricardo Viñes, connu pour son amitié avec Achille Claude Debussy, Isaac Albéniz, Erik Satie, Maurice Ravel, et Manuel De Falla,
À 18 ans, il connaît une première réussite avec sa Rapsodie nègre (1917) qui attire l’attention du compositeur Igor Stravinski, dont l’appui lui permet de faire publier ses premières œuvres. Poulenc fait la connaissance des poètes d’avant-garde, Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Paul Éluard, dont il mettra de nombreux textes en musique. Poulenc fait partie à cette époque d’un collectif de jeunes compositeurs créé sous l’impulsion de Cocteau et de Satie. L’esprit frondeur du groupe ravit Poulenc mais lui vaudra d’être refusé au Conservatoire de Paris.
Désireux de s’améliorer, Poulenc présente sa Rapsodie nègre à Paul Vidal qui enseigne la composition au Conservatoire de Paris. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est très mal accueilli.
Il produit peu pendant la première guerre mondiale ; il écrit cependant en 1918 Le Bestiaire, un cycle de 6 courtes mélodies sur des poèmes d’Apollinaire. C’est en janvier 1920 que le groupe d’amis réunis autour de Satie sera surnommé, par un journaliste, le « Groupe des Six » ; Poulenc en sera un des membres les plus représentatifs. De 1921 à 1924, toujours désireux de parfaire son métier, il apprend la technique du contrepoint et de l’écriture chorale avec Charles Koechlin, un élève de Gabriel Fauré. Il reste néanmoins une sorte d’autodidacte. C’est probablement ce qui lui a permis de garder sa fraîcheur en se détournant de tous les courants musicaux en vogue.
L’œuvre de Poulenc, souvent légère, toujours mélodique, dénote un esprit partagé entre farce, gravité et poésie. Pendant quinze ans, il va satisfaire à sa réputation d’artiste agréable, français, voire frivole. Les influences perceptibles à l’époque dans son style, sont celles de Satie, Auric, Chabrier. La création des Biches en 1924 par les Ballets russes, est un immense succès et scelle sa renommée ; on y retrouve tout l’esprit du Groupe des Six, clins d’œil, orchestre léger, thèmes d’allure « flon-flon ». On rencontre à nouveau son côté « voyou » et volontiers irrévérencieux dans son Concert champêtre (1929) ou le Concerto pour 2 pianos (1932). Mais il s’y ajoute, derrière le badinage « galant », une certaine amertume et un sens assuré du tragique.
Un tournant décisif est amené par la mort accidentelle d’une amie d’enfance. Fortement impressionné, Poulenc vit un profond retour à la foi catholique de ses parents et se tourne vers des compositions d’inspiration religieuse comme les Litanies à la Vierge noire (1936). Même une œuvre de musique « pure », comme l’émouvant et dramatique Concerto pour orgue (1938), comporte des accents liturgiques. Toute sa carrière, désormais, surtout après la Seconde Guerre mondiale, va se structurer autour de la musique vocale et dramatique, tantôt empruntant des accents burlesques comme dans son opéra-bouffe Les Mamelles de Tirésias (1945), tantôt baignant dans une profonde spiritualité comme dans son Stabat Mater (1951).
L’inspiration profane et l’inspiration religieuse, pareillement assumées, se rejoindront dans une audacieuse tentative d’opéra moderne à sujet religieux : le Dialogues des carmélites d’après Bernanos (1953-1956). Poulenc continue à produire, notamment La Voix humaine, bouleversant monologue lyrique sur un texte de Jean Cocteau, un éblouissant Gloria et deux sonates (pour clarinette et pour hautbois) qui seront créées après sa mort. Il décède à son domicile parisien d’une crise cardiaque le 30 janvier 1963. À sa demande, ses funérailles auront lieu dans la plus grande simplicité avec pour seule musique celle de Johann Sebastian Bach.

Sinfonietta (1947)

La Sinfonietta est l’unique symphonie de Francis Poulenc ; elle constitue un hommage discret aux symphonies de Joseph Haydn. Elle en a la même clarté de lignes, le même équilibre formel. Ecrite en 1947 et créée à Londres en octobre 1948, la Sinfonietta répond à une commande de la BBC.
Elle est d’un abord aimable et joyeux, mais déjà le compositeur s’y dédouble. Jusque dans le finale baptisé « très vite et très gai », on entend l’être lumineux, spirituel et rayonnant qu’était Poulenc, mais aussi en arrière-plan, la plainte discrète et mélancolique de ce compositeur qui doute de lui-même et des qualités de sa merveilleuse musique.
L’Allegro initial, d’une verve élégante, adopte la forme traditionnelle de l’allegro de sonate, Le second mouvement, Scherzo, est une ronde au rythme sautillé, bondissant. A l’Andante cantabile, succède un Final où l’on sent que tout fut écrit pour le plaisir, dans une insouciance feinte qui n’a pas moins sa secrète profondeur.

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1828)

Beethoven reçoit dès l’âge de cinq ans des cours de violon et de piano par son père. En 1787, il part à Vienne afin d’y rencontrer Mozart.
En 1792, il rencontre Joseph Haydn qui lui propose d’étudier à Vienne sous sa direction.
Beethoven acquiert d’abord une réputation de pianiste et écrit ses premiers chefs-d’œuvre pour le piano.
Dès 1796, il ressent les premiers symptômes de la surdité. Il abandonne sa carrière de virtuose et se lance à corps perdu dans la composition. Il se renferme sur lui-même et acquiert une réputation de misanthrope.
Il surmonte cette épreuve à force de volonté, célébrant dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère.
Les années 1806 à 1808 sont les plus fertiles en chefs-d’œuvre : le Concerto pour piano n° 4, les trois grands Quatuors à cordes op. 59, la Quatrième Symphonie, le célèbre Concerto pour violon en ré majeur.
Vers 1810, le tchèque Johann Nepomuk Maelzel crée divers outils pour l’aider dans son audition défaillante, dont le métronome. Beethoven l’adopte aussitôt car il peut désormais indiquer précisément les tempos qu’il souhaite.
Entre 1816 et 1817, il tombe gravement malade, ses œuvres sont plus sombres. Sa surdité est maintenant totale. Il ne communique plus avec son entourage que par l’intermédiaire de cahiers de conversations.
Les forces de Beethoven reviennent à la fin de 1817. Une nouvelle période s’ouvre à partir de 1818, où ses compositions font éclater les formes classiques et ouvrent vers l’avenir.
En 1823, Beethoven assiste à un concert de Franz Liszt qui a alors 11 ans. Il félicite l’enfant qui, des années plus tard, deviendra un interprète accompli de ses sonates et transcrira l’intégralité de ses symphonies pour le piano.
Le 26 mars 1827, après un long délabrement physique, Beethoven s’éteint à Vienne.
Beethoven prépare l’évolution vers le romantisme en musique et influence la musique occidentale pendant une grande partie du XIXe siècle.

Symphonie n° 7 (1811-1812)

Dès l’année 1811, Beethoven conçoit l’écriture d’une nouvelle symphonie, dans l’espoir d’obtenir un poste officiel et de disposer d’un grand orchestre. En fait, il songe déjà à deux autres symphonies : la future Symphonie n° 8 et la Symphonie n° 9 – qui sera sa dernière symphonie – avec l’idée d’y intégrer un chant.
Les Symphonies n° 7 et 8, composées en même temps, sont d’abord créées pour un cercle restreint dans les appartements de l’archiduc Rodolphe, son protecteur. Mais Beethoven rêve d’un effectif plus important que celui de l’orchestre symphonique de son époque. L’occasion lui est donnée de présenter au public (et sous sa propre direction) sa Symphonie n° 7, lors de la première de son œuvre de circonstance, la Victoire de Wellington, au profit des soldats blessés lors des combats contre l’armée napoléonienne. L’œuvre remporte le 8 décembre 1813 un immense succès, en particulier le deuxième mouvement, très mélodique, que le public réclame alors en bis. Le même succès est présent lors du second concert du 12 décembre 1813 : Beethoven profite de l’enthousiasme général pour publier rapidement la partition, ainsi que des transcriptions pour piano, quatuor à cordes ou orchestre d’harmonie.
La Symphonie n° 7 est construite selon une progression où le rythme joue le premier rôle, davantage que la mélodie, donnant à l’ensemble de l’œuvre un caractère dansant et une vigueur certaine.
L’introduction, lente, poco sostenuto, est présentée par un accord joué énergiquement par tout l’orchestre, laissant à découvert le hautbois. Le thème du mouvement démarre en fait réellement après cette introduction sur un vrai rythme de danse, sans cesse répété, qui emporte tout sur son passage.
Le deuxième mouvement, plus recueilli, indiqué allegretto, mais que les contemporains préfèreront appeler andante, est une sorte de marche lente, presque funèbre, qui n’est pas sans faire penser à celle déjà écrite par le compositeur pour sa Symphonie n° 3.
Le troisième mouvement, très rapide, indiqué presto, est un scherzo extrêmement dansant, irrésistible, qui tranche de manière spectaculaire avec le mouvement précédent. La danse paraît d’autant plus frénétique qu’elle s’oppose à un second thème, calme, voire statique (dans le Trio central), construit sur une longue note tenue (ce qu’on appelle une pédale) qui renforce la vivacité de l’élan rythmique du début.
Enfin, dans le Finale indiqué allegro con brio, au rythme frénétique, l’orchestre se déploie dans toute la masse sonore voulue par le musicien.