Paroisse St Vincent De Paul - 96 Boulevard Jean Jaurès, 92110 Clichy
Richard WAGNER
Ouverture de Tristan et Yseult
Antonín DVOŘÁK
In Nature’s Realm, Op.91
Robert SCHUMANN
Symphonie N°1 in B-Flat Major, Op.38
Direction : Fabrice Caracciolo
Paroisse St Vincent De Paul - 96 Boulevard Jean Jaurès, 92110 Clichy
Richard WAGNER
Ouverture de Tristan et Yseult
Antonín DVOŘÁK
In Nature’s Realm, Op.91
Robert SCHUMANN
Symphonie N°1 in B-Flat Major, Op.38
Direction : Fabrice Caracciolo
Richard WAGNER (1813-1883)
Au cours d’une enfance difficile marquée par de nombreux déménagements, Richard Wagner apprend la musique en autodidacte. Il produira même une « Ouverture », qui sera jouée en 1830 au théâtre de Leipzig. Curieux et soucieux de s’améliorer, Wagner intègre l’université de Leipzig en tant qu’étudiant en musique, sous les ordres de Christian Theodor Weinlig, qui lui apportera de nouvelles compétences de composition. Après quelques œuvres inachevées, Richard Wagner réalise son premier opéra, Les Fées, en 1833.
En proie à de nombreuses difficultés personnelles et financières, Wagner trouve refuge auprès du roi Louis II de Bavière, qui devient son protecteur et mécène. Compositeur prolifique, il profite de ce soutien pour construire une salle d’opéra à Bayreuth, là où Wagner fera jouer la majorité de ses opéras lors d’un festival dédié. En parallèle, Wagner est un touche-à-tout culturel. Il écrit près d’une vingtaine d’œuvres, est directeur musical d’opéra, intègre une part de théâtre dans ses œuvres…
Parmi ses œuvres majeures, on retiendra Tristan et Isolde ou encore la tétralogie L’Anneau du Nibelung, d’une durée de quatorze heures en quatre pièces. Wagner a beaucoup contribué à transformer l’opéra, redonnant de l’importance à l’orchestre par rapport aux chanteurs. Richard Wagner est un révolutionnaire du théâtre qui a laissé une empreinte majeure, malgré les nombreuses polémiques dont il fut l’objet, entre dettes, attitude volage et opportunisme.
Richard Wagner, l’un des plus grands compositeurs d’opéra du XIXe siècle, meurt le 13 février 1883 à Venise.
Ouverture de Tristan et Isolde (1865)
L’Opéra Tristan et Isolde est la mise en musique d’un poème que Wagner avait lui- même écrit. Composée entre 1857 et 1859, l’œuvre est souvent considérée comme
l’une des plus importantes du théâtre lyrique occidental.
Inspiré en partie par l’amour de Richard Wagner pour la poétesse Mathilde Wesendonck, Tristan et Isolde est la première œuvre créée sous le patronage du roi Louis II de Bavière. En se tournant vers l’ouest et ses mers déchirées, Wagner offre un drame qui, fondé sur une idée unique, se contorsionne sur lui-même en une passion d’une telle intensité qu’elle ne peut qu’aboutir à une fin tragique qui, plus qu’un renoncement, est une délivrance.
L’Ouverture du premier acte est devenu une pièce orchestrale à part entière, aussi célèbre que prestigieuse.
Anton DVORAK (1841 – 1904)
Anton Dvorak apprend le violon à l’âge de 6 ans et fait montre de dons prodigieux pour la musique. À 21 ans, il entre comme altiste à l’orchestre de l’Opéra où il est dirigé par Smetana et Wagner. Dès ce moment, il nourrit une vive passion pour la musique de Wagner. Il compose sa Première Symphonie à 24 ans. À 30 ans, Dvorak cesse de jouer dans l’orchestre et gagne sa vie comme organiste et professeur de piano. En 1874, il participe à un concours de composition et envoie deux symphonies. Brahms et son ami le critique Hanslick font partie du jury et offrent le premier prix à Dvorak. Brahms sera toujours un soutien fidèle à Dvorak.
En 1891, Dvorak devient professeur au Conservatoire de Prague, et en 1892, il part aux États-Unis pour diriger le Conservatoire de New York pour une somme mirobolante. A son retour dans son pays, il prend la direction du Conservatoire de Prague et consacre ses dernières années à édifier l’opéra national tchèque
Mort à Prague au moment où Puccini triomphait dans le monde avec sa Madame Butterfly, Dvorak a été beaucoup plus qu’un musicien « national ». A l’égal d’un Tchaïkovski en Russie, il crée un style original en mariant la musique populaire de son pays à l’architecture classique.
Dans le royaume de la Nature Op. 91 (1891)
Au printemps 1891, Dvořák écrit un cycle de trois ouvertures de concert, connues à l’origine sous leur titre collectif « Nature, Vie et Amour ». Plus tard, le compositeur décide de les séparer, en leur attribuant à chacun un titre indépendant : Dans le Royaume de la Nature, Carnaval et Othello.
Dans le Royaume de la Nature présente une stylisation hautement poétique des voix de la nature. L’ensemble de la composition peut être vu comme un seul et grand arc symétrique qui renvoie à la fin à l’atmosphère feutrée et intimiste dans laquelle l’œuvre a débuté.
Par un soir d’été l’homme entre dans une nature qui paraît assoupie, où s’élèvent parfois quelques notes de chants d’oiseaux. Progressivement, s’impose une sensation de joie, de bien-être, qui s’amplifie avant de revenir aux murmures intermittents et au clair-obscur du début. Des touches sonores très fines, des thèmes gracieusement dansants, des jaillissements de vie intenses et des intonations de prière font de cette ouverture une œuvre aussi variée et équilibrée par la forme que sincère et poétique par le message qu’elle exprime.
Robert SCHUMANN (1810-1856)
Robert Schumann est né à Zwickau, en Saxe, le 8 juin 1810. Il entre à la faculté de droit de Leipzig en 1828, après avoir rencontré le poète Heinrich Heine à Munich. L’année suivante, il est à l’Université d’Heidelberg. Il semble qu’il ait été peu assidu à ses cours, s’endette, suit des cours privés de langues étrangères, voyage en Suisse et en Italie, où il apprécie au plus haut point le bel canto et les opéras de Rossini. En 1830, il revient à Leipzig, où il prend des leçons avec Friedrich Wieck. Il se consacre entièrement au piano et ne compose plus. Il est enthousiasmé par l’œuvre de Frédéric Chopin, qui vient de publier ses variations pour piano et orchestre sur Là ci darem la mano de Mozart. Il abandonne, fin 1832, l’objectif de devenir un pianiste virtuose, un procédé visant à améliorer sa dextérité, pourrait être la cause d’une paralysie partielle de la main droite. En 1833, il est atteint des premières manifestations de troubles mentaux qui s’aggraveront au cours du temps. En septembre 1834, il se fiance avec Ernestine von Fricken, une élève de Wieck. Les fiançailles sont rompues en été 1835. En 1835, il rencontre brièvement Chopin et Félix Mendelssohn, qui vient d’être nommé directeur du Gewandhaus de Leipzig. Ils deviendront des amis très proches. La même année, commence la relation amoureuse avec Clara Wieck, alors âgée de 15 ans. En 1838, Clara obtient un grand succès à Vienne, ou elle est nommée virtuose de la chambre impériale et royale. Schumann fait le projet, sans suite, de s’y installer avec elle. Friedrich Wieck s’oppose farouchement à l’union de sa fille avec Schumann. Robert et Clara ont recours à la justice et obtiennent l’autorisation de mariage, qui se conclut le 12 septembre 1840, à Schönefeld, dans la banlieue de Leipzig. Ils auront sept enfants. En décembre 1843, il accompagne Clara dans une tournée de concerts en Russie. Il y est malade, et doit recevoir des soins à Moscou. À leur retour à Leipzig en mai 1844, son état est aggravé. La famille s’installe à Dresde en hiver 1844, où le père de Clara a fait sa résidence. L’état de santé de Schumann s’améliore en 1845. De novembre 1846 à février 1847, les Schumann sont en tournée : Vienne, Prague, Berlin. La mort de Félix Mendelssohn, le 4 novembre 1847, l’affecte particulièrement. En 1850, il obtient le poste de directeur de la musique à Düsseldorf, où il s’installe le 2 septembre. En 1852, les Schumann passent l’été près de Bonn, à Bad Godesberg. Il doit démissionner de son poste à Düsseldorf en 1853. Le 27 février 1854, dans une crise de démence, il se jette dans le Rhin. Sauvé, il est interné, le 4 mars, à Endenich, près de Bonn, où il meurt le 29 juillet 1856.
Symphonie n° 1 « Le Printemps » (1841)
1- Andante un poco maestoso – allegro molto vivace 2- Larghetto attaca
3- Scherzo molto vivace
4- Finale – allegro animato e grazioso
L’année 1841 marque un tournant dans la vie de Schumann ; jeune marié, le musicien explore avec passion les ressources de l’orchestre. Jusqu’alors il s’est presque exclusivement voué au piano. L’année précédente, il s’est consacré au lied, genre intime et par définition modeste. Premier essai véritable et coup de maître, la Symphonie n° 1 est conçue en quatre jours, du 23 au 26 janvier 1841. Œuvre de transition, elle marque une ligne de partage des eaux entre l’«ancien» et le « nouveau» Schumann. En effet, le compositeur la conçoit dans le cadre de la musique à programme romantique, exploitant les affinités entre les arts, et particulièrement entre musique et poésie. Le manuscrit autographe porte des titres, désignant l’œuvre entière Le Printemps et chacun des mouvements, empruntés à un poème d’Adolf Böttger (1816-1870) : Le début du printemps, Soir, Joyeux compagnons et L’Adieu du printemps. Ces titres seront retirés lors de l’édition de la partition.
La Symphonie n° 1 est créée sous la direction de Felix Mendelssohn à Leipzig le 31 mars 1841 et connait un vif succès à sa création ; elle est donnée régulièrement du vivant du compositeur.
Le premier mouvement s’ouvre sur un thème grave aux cors et aux trompettes. Une courte transition engendre le thème de l’Allegro, plein d’ardeur printanière. Le second thème, aux inflexions délicatement populaires, est teinté de mélancolie. Le Larghetto déploie un chant intérieur fervent, fortement teinté de nostalgie. La mystérieuse sonnerie des trombones, à la fin, accentue le caractère crépusculaire de cette page.
Rustique mais imposant, le Scherzo offre la particularité de compter deux trios. Schumann s’y livre à de multiples jeux d’écriture, décalages métriques et oppositions de pupitres. Le premier trio est baigné de luminosité, le second est dans une tonalité et une dynamique plus sombres.
Le thème principal du quatrième mouvement ramène l’atmosphère du mouvement initial. Un contre-thème est introduit, plus franchement accentué. Le second thème s’avère plus calme et plus large. La récapitulation conduit d’un seul élan vers la conclusion puissante, où l’orchestre tout entier rutile : il clôt cet hymne au printemps qu’est la première Symphonie, sans doute la plus jeune et la plus spontanée de son auteur.