Concert : CHABRIER, DEBUSSY, RAVEL, ROUSSEL, SAINT-SAËNS
dimanche 15 mars 2020 - 17:30

Paroisse St Vincent De Paul - 96 Boulevard Jean Jaurès, 92110 Clichy

Concert annulé en raison de la crise sanitaire

Maurice RAVEL
Pavane pour une Infante défunte

Albert ROUSSEL
Le Festin de l’Araignée

Emmanuel CHABRIER
Larghetto pour Cor

Camille SAINT-SAËNS
Morceau de Concert pour Cor Op. 94

Claude DEBUSSY
Petite Suite

Direction : Fabrice Caracciolo

Tarifs: Participation libre

LE MOT DU CHEF

Maurice RAVEL (1875-1937)

Homme à la personnalité indépendante et énigmatique, Maurice Ravel laisse une œuvre qui se situe à la charnière entre le XIXe et le XXe siècle. Souvent comparé à Debussy, avec lequel il partage cette utilisation de l’harmonie comme une couleur, avec des dissonances non résolues, il s’en distingue par une écriture pianistique très novatrice et une maîtrise de l’orchestration hors du commun.
Fauré, qui fut son professeur de composition, et un ami cher, qualifie son travail d’une « sincérité désarmante ». Son œuvre peut être qualifiée d’éclectique, au vu des sources variées de ses inspirations : Couperin, Rameau, Saint-Saëns. Ravel est aussi fasciné par la musique américaine comme le jazz et le blues, et imprégné de musique hispanique (sa mère est d’origine espagnole).
Maurice Ravel laisse une grande majorité de chefs d’œuvre mondialement reconnus qui font de lui l’un des plus grands compositeurs français du XXème siècle.

Pavane pour une Infante défunte (1910)

Dédiée à la Princesse de Polignac que Ravel avait connue par l’intermédiaire de son maître Gabriel Fauré, cette pièce pour piano est créée en 1899. En 1910, Ravel en propose une version orchestrale. Il s’agit d’une pièce brève à l’égard de laquelle son propre auteur n’est pas tendre : il la trouve d’une forme trop pauvre et d’une inspiration qui doit trop à Chabrier. Les jugements du public et de la postérité lui ont donné tort : la Pavane lance Ravel dans le monde.

Albert ROUSSEL (1869 -1937)

Après une carrière d’officier de marine, Albert Roussel étudie l’harmonie au Conservatoire de Roubaix, sous la direction de Julien Koszul qui décèle les dons exceptionnels de son élève et l’envoie poursuivre ses études à Paris. Il y étudie le piano, l’orgue, l’harmonie, le contrepoint puis la composition et l’orchestration sous la direction de Vincent d’Indy. En 1913, la création du ballet Le Festin de l’Araignée connaît un franc succès. Interrompue par la guerre, que Roussel passe dans une section des transports à Verdun, la composition de son opéra Padmâvatî est achevée pour sa création, à l’Opéra, en 1923. L’essentiel de son œuvre sera composé entre 1920 et 1937, année où il meurt prématurément d’une crise d’angine de poitrine.

Le Festin de l’Araignée Suite pour orchestre (1912)

En 1912, Roussel compose un ballet frémissant sur la vie des insectes. Créé le 3 avril 1913 au Théâtre des Arts à Paris, le ballet obtient un franc succès. Le compositeur décide alors d’en tirer une Suite pour orchestre, comportant quelques extraits de l’œuvre originale. Cette musique pleine de charme se veut très précise dans le déroulement des événements. L’orchestre, qui multiplie les couleurs, s’adapte à chaque changement de situation. Grâce à des procédés subtils, le compositeur nous plonge au cœur du peuple de l’herbe. Un doux Prélude met en scène un beau jardin printanier. Une flûte chante délicatement une mélodie pastorale, accompagnée délicatement par les cordes. Puis arrivent les fourmis, introduites par un tambour au rythme militaire. Les violons illustrent ce défilement d’insectes, ponctué par les cors et le rythme obstiné des bassons. Après quelques minutes, voici venir le papillon qui finira dans la toile de l’araignée. Pour l’épisode de l’éphémère, Roussel, toujours ingénieux dans son orchestration, allie à merveille le célesta, la harpe et la danse du violon solo. La tombée du jour donne lieu aux poignantes funérailles du pauvre éphémère suivi par les insectes. La musique nous remémore la tendresse du Prélude, permettant ainsi au drame de s’achever dans la tranquillité du silence de la nuit. Cette musique, pleine de sortilèges, est un clin d’œil à la musique dite impressionniste. Le compositeur offre une orchestration pleine d’ingéniosité, légère et raffinée, avec une trentaine de musiciens seulement lors de la création.

Emmanuel CHABRIER (1841-1894)

Emmanuel Chabrier a six ans lorsqu’il prend ses premières leçons de piano. En 1856, la famille part vivre à Paris. Tout en faisant de brillantes études, il approfondit sa formation musicale avec Édouard Wolff au piano, tandis que Théophile Semet, Richard Hammer et Aristide Hignard lui enseignent l’écriture.
Chabrier s’inscrit en droit, probablement poussé par son père, brillant avocat. Licencié en droit, il commence une carrière de fonctionnaire au ministère de l’Intérieur à Paris. Aimant la vie artistique parisienne, il se lie avec des poètes, Paul Verlaine entre autres, des peintres, Auguste Renoir, Claude Monet, Édouard Manet et des musiciens, César Franck, Henri Duparc, Ernest Chausson, Vincent d’Indy, Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns. Il devient rapidement indispensable dans les salons parisiens grâce à son formidable jeu pianistique.
Il choisit à 40 ans de se consacrer entièrement à la musique, essentiellement au théâtre lyrique car il est un grand admirateur de Wagner ; il compose aussi des œuvres pour piano qui font de lui l’égal des plus grands. Son sens de l’harmonie, du rythme, des couleurs sert à merveille ses talents d’orchestrateur.

Larghetto pour Cor (1875)

Composé en 1875, le Larghetto fut créé le 5 mai 1877 à la Société nationale de musique. Cette pièce exploite d’abord les capacités expressives du cor : « Comme pour moi la qualité la plus précieuse et la plus rare chez un corniste est d’avoir une belle sonorité, j’ai cherché à mettre en relief cette qualité », expliquait le compositeur, qui évoquait la « sonorité douce et de tendresse » nécessaire dans son Larghetto.

Camille SAINT-SAËNS (1835-1921)

Enfant prodige, Saint-Saëns compose de nombreuses pièces et acquiert rapidement une renommée significative. En 1871, il crée la Société Nationale de Musique, qui a pour dessein de promouvoir les compositeurs français contemporains. Il prend position en faveur du poème symphonique, genre nouveau notamment représenté par Franz Liszt. Maître de l’orchestration, Saint-Saëns laisse un opus considérable en musique de chambre, mélodies et formes chorales. En 1877, son opéra Samson et Dalila remporte un succès immense. Saint-Saëns est l’un des plus grands pianistes de son époque et à l’instar de Beethoven, un grand maître de l’improvisation.
Saint-Saëns obtient plusieurs récompenses pour l’ensemble de son œuvre, participe à des projets de musique de scène, et écrit la première musique de film (pour L’Assassinat du duc de Guise).

Morceau de Concert pour Cor Op. 94 (1905)

Le corniste Henri Chaussier, inventeur d’un nouveau cor à palettes, demanda à Camille Saint-Saëns d’écrire une œuvre qui permettait d’exploiter les possibilités techniques de ce cor omnitonique. L’invention de Chaussier ne fut pas adoptée par les cornistes, au contraire du morceau de concert Opus 94 de Saint-Saëns, œuvre en un seul mouvement, encore très appréciée de nos jours.

Claude DEBUSSY (1862 – 1918)

Achille-Claude Debussy est admis au Conservatoire le 22 octobre 1872. Les années de 1880 à 1882 sont des années décisives pour Debussy. Il compose à ce moment avec facilité et nourrit de sérieux espoirs de réussite. En 1884, il décroche un premier prix de Rome et obtient une bourse et un séjour de trois ans à la Villa Médicis. Arrive, en 1890, sa Suite bergamasque pour piano, son premier succès dû probablement à son inspiration verlainienne et à son influence fauréenne. Elle est suivie en 1892 du Quatuor à cordes, dont la création a lieu en 1893 à la Société Nationale de Musique par le Quatuor Ysaye, puis d’une œuvre pour orchestre, Prélude à l’après-midi d’un faune, paraphrase d’un poème de Mallarmé. Debussy s’attelle dès 1894 à son unique opéra complet, en gestation depuis déjà dix longues années, Pelléas et Mélisande. C’est un triomphe qui lui permet de ne plus se soucier de problèmes financiers pendant un temps. Au début du XXe siècle, et pour assurer l’aisance de son foyer, Debussy diversifie quelque peu ses activités. Il publie ainsi de nombreux articles dans des journaux ou revues en qualité de critique musical sous le pseudonyme de « Monsieur Croche ». A partir de 1910, sa santé se détériore rapidement et ses souffrances sont de plus en plus difficiles à supporter. Il ne sort alors plus que très rarement et achève ses dernières œuvres. Avec une œuvre modeste en nombre mais si décisive dans l’histoire de la musique, Claude Debussy laisse à jamais l’image du créateur original et profond d’une musique où souffle le vent de la liberté.

Petite Suite (1889), orchestration de Büsser (1907)

Publiant la Petite Suite pour piano à quatre mains en 1889, le jeune Debussy s’empresse de préciser qu’elle « ne cherche humblement qu’à faire plaisir », afin certainement de devancer d’éventuelles critiques. Ceci étant, il met également le doigt sur ce qui fait le sel de cette partition un temps oubliée : le charme. Proche dans l’esprit et dans le temps, des deux Arabesques, portant encore la trace de Fauré, de Delibes ou Chabrier, la Petite Suite semble suggérer l’orchestre à chaque page. Henri Büsser ne s’y est pas trompé ; sa transcription de 1907 pour un petit ensemble lui vaut les compliments du compositeur.
En bateau, qui ouvre le recueil, est l’un des premiers exemples de ces pièces aquatiques dont Debussy deviendra un maître absolu ; ici, l’on se berce gentiment sur son rythme de barcarolle en écoutant la flûte solo, avant un passage risoluto plus compact. Le Cortège et le Menuet qui suivent ont tous deux un parfum archaïsant ; le premier gambade sur son rythme pointé que Büsser rehausse de petits coups de triangles et de cymbales, le second enchante par sa subtilité harmonique et ses couleurs typées de bois. Pour finir, un Ballet joyeux et sautillant qui ne dédaigne pas la facilité mais joue son rôle avec brio.
1- En bateau 2- Cortège 3- Menuet 4- Ballet

LA DISTRIBUTION

Frédéric NANQUETTE

Cor

Clichois de naissance, Frédéric Nanquette commence le cor au Conservatoire de Clichy dans la classe de Jacques Marczewsky puis de Nader Zeynali. Curieux de découvrir le monde de l'orchestre, il est heureux à l'âge de 17 ans, d’intégrer l'Orchestre Symphonique de Clichy sous la baguette de Fabrice Caracciolo, ce qui lui permet de le confirmer dans sa vocation. Il obtient plusieurs premiers prix en cor et musique de chambre au Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de Rueil-Malmaison où il suit les cours de Jean-Michel Vinit (Orchestre de Paris). En 2014 il entre au CRR de Paris en classe de cor naturel, avec Emmanuel Padieu (Chambre Philharmonique d'Europe), afin de s'orienter également vers la musique ancienne et y obtient un premier prix à l'unanimité.
Il est pendant 10 ans cor solo à l'Orchestre de l'Université de Nanterre. Il est également recruté par l'Orchestre atelier Ostinato, et rentre sur concours en 2014 à l'Orchestre de France des Jeunes Baroque.
Il est actuellement professeur à l'école de musique de Vélizy-Villacoublay et se produit avec de nombreux orchestres dont l'Orchestre Hélios, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, l'Orchestre national de chambre d'Ukraine...