Concert : SMETANA et BEETHOVEN
dimanche 11 décembre 2016 - 17:00

Paroisse St Vincent De Paul - 96 Boulevard Jean Jaurès, 92110 Clichy

SMETANA
la Moldau

BEETHOVEN
Symphonie n° 6 « La Pastorale »

Direction : Fabrice Caracciolo

 

Tarifs: Entrée : libre participation au profit du téléthon 2016

LE MOT DU CHEF

Bedřich SMETANA ( 1824 – 1884 )

Bedřich Smetana, né en Bohême d’un père brasseur et bon musicien, est le seul parmi onze enfants à atteindre l’âge adulte. Il apprend le piano et le violon dans son enfance. À huit ans, il compose déjà, mais son père voit sa carrière musicale d’un mauvais œil. Pourtant, après ses études au lycée de Pilsen, Bedřich étudie la musique à Prague, où il devient maître de musique chez le comte Leopold Thun. Franz Liszt le soutient financièrement lors de l’édition de ses premières œuvres et de la fondation d’une école de musique en 1848. Il s’engage dans le mouvement nationaliste tchèque.

Il épouse une jeune pianiste Katerina Kolarova en août 1849. Il perd trois de ses quatre filles issues de ce mariage, et son épouse est atteinte de tuberculose. En 1856, Smetana s’installe à Göteborg en Suède, où il mène une activité d’enseignant, de chef d’orchestre et de musicien de musique de chambre. De retour à Prague en 1863, il fonde une autre école de musique, dans le but de promouvoir la musique tchèque. Il est nommé chef d’orchestre de l’Opéra de Prague en 1866, où Antonín Dvořák joue de l’alto et compose ; les deux hommes se lient rapidement d’amitié.

En 1874, atteint de surdité, il doit mettre fin à ses fonctions de direction d’orchestre et se consacre alors exclusivement à la composition.

En 1875, sa santé déclinant, il se réfugie à Jabkenice, un village de Bohême centrale. Il décède le 12 mai 1884.

La Moldau ( 1874 )

Má Vlast (Ma patrie) est un cycle de six poèmes symphoniques, composé entre 1874 et 1879. Tous les 12 mai, jour de la mort du compositeur, Ma Patrie est jouée lors de l’inauguration du Festival du Printemps de Prague, le plus grand festival de musique classique de la République Tchèque.

La Moldau, poème symphonique le plus célèbre du cycle,  est le nom de la rivière qui traverse Prague et une grande partie de la Bohême avant de rejoindre l’Elbe dont elle est un affluent.

Après une évocation des deux sources qui forment la Vltava, apparait le  thème principal ; suivent ensuite des tableaux évoquant les bois, les danses paysannes et les nuits magiques de la Bohême. L’agitation de l’orchestre reflète les chaos que traverse la rivière, avant son arrivée majestueuse à Prague.


Ludwig van BEETHOVEN ( 1770 – 1827 )

Beethoven est né à Bonn en 1770. Son père, ténor à la Chapelle de l’électeur de Cologne, le voulait « enfant prodige » comme Mozart et après des études générales sommaires, il le contraint à une formation musicale d’un rythme effréné. A 14 ans, Beethoven est déjà deuxième organiste de la Chapelle électorale. Il s’inscrit en 1789 à l’université de Bonn et y étudie la littérature et la philosophie allemandes. Il s’installe à Vienne en 1792 ; ses premières années sont heureuses mais en 1802, naît une surdité qui ne fera que s’accentuer et en dépit d’une célébrité universelle, le compositeur sombre dans la misanthropie. A partir de 1825, Beethoven, conscient de l’œuvre accomplie, semble trouver un apaisement ; il meurt deux années plus tard, en 1827, victime d’une double pneumonie. Un cortège de vingt mille personnes, parmi lesquelles Schubert, accompagne le cercueil. Ses cendres seront transférées au Cimetière central de Vienne, aux côtés de Mozart.

Placée à la charnière des XVIIIème et XIXème siècles, l’œuvre de Beethoven transcende le classicisme et porte en elle tout le romantisme. Il est admis d’effectuer une répartition en trois « périodes ». Pour la première qui s’étend jusque vers 1800, on peut parler d’un style « haydnien », assorti d’audaces de forme et d’orchestration. La deuxième période, de 1800 à 1814, est caractérisée par une pensée orchestrale novatrice qui ne se contente plus des simples hardiesses formelles. La troisième période, au-delà de 1814, est celle de l’éclatement des moules antérieurs, ainsi que de la spiritualisation de la forme.

Les neuf symphonies de Beethoven sont sans doute les plus jouées, les plus appréciées, du répertoire symphonique international.

Les nomenclatures instrumentales diffèrent peu du modèle haydnien tardif, mais en revanche, la conception de l’orchestre est neuve, ainsi que de son maniement : Beethoven met en œuvre une « pensée » orchestrale procédant généralement par blocs sonores, qu’il réalise en fonction des timbres. Ainsi peut-on parler d’une « teinte » spécifique de chaque symphonie. De ces masses sonores qu’il met en mouvement, le musicien calcule précisément la puissance, conscient qu’il fut de ses effets sur l’auditeur.

Symphonie n° 6 « La Pastorale »( 1805 – 1807 )

Contrairement à de nombreuses œuvres dont le titre n’est pas de Beethoven, la symphonie dite « Pastorale » doit directement son nom à son auteur. Lorsque le compositeur envoie le manuscrit à son éditeur, il l’intitule précisément : « Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive ». Seule symphonie en cinq mouvements, elle propose un véritable portrait musical de la nature. Beethoven fournit à chacune des parties un sous-titre afin de mieux guider son auditeur (chose rare chez ce compositeur) :

  • Éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne
  • Scène au bord du ruisseau
  • Joyeuse assemblée des paysans
  • Tonnerre – Orage
  • Chant pastoral – Sentiments joyeux et reconnaissants après l’orage

Le premier mouvement est indiqué Allegro ma non troppo. Le premier thème, plein de grâce, est joué par les violons et contient un motif rythmique qui sera présent tout le long du mouvement. Un deuxième thème, plus lié et plus chantant, fournit à l’œuvre une atmosphère heureuse et détendue. D’abord énoncé par les violons, il circule à travers les différents instruments.
L’épisode central reprend les éléments précédents et est caractérisé par ses nombreuses répétitions.

Le deuxième mouvement, noté Andante molto moto, évoque une promenade auprès d’un ruisseau. Pendant que les seconds violons, altos et violoncelles imitent l’ondulation des flots, les premiers violons déploient une tendre mélodie reprise par les clarinettes et les bassons.
La coda, passage le plus descriptif de la symphonie, imite différents chants d’oiseaux. La flûte évoque le rossignol, auquel répondent le hautbois dans le rôle de la caille et la clarinette dans celui du coucou. Beethoven a lui-même indiqué sur sa partition les trois noms d’oiseaux.

La fête et la joie qui lui sont associées se ressentent pleinement dans le troisième mouvement Allegro. C’est une atmosphère bucolique qui se tourne vers les réjouissances paysannes. La première partie est un scherzo qui se divise en deux thèmes. Au scherzo succède le trio habituel, plein de contraste et comprenant également deux parties.

Le quatrième mouvement, intitulé « Tonnerre – Orage », est probablement le plus agité de la symphonie. Les premiers grondements sont joués par les violoncelles et contrebasses pendant que les seconds violons imitent les premières gouttes de pluie.
Après un brusque crescendo, l’orage éclate violemment, accentué par de grands roulements de timbales (silencieuses jusqu’ici). La tempête se calme quelques instants avant le retour de la pluie, alors qu’un nouveau crescendo amène un second orage encore plus violent.

À la fin du mouvement, l’orage s’éloigne progressivement pour laisser place au beau temps et à la douceur du chant pastoral du cinquième et dernier mouvement, véritable hymne à la nature.

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