Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Mozart manifeste pour la musique des dons exceptionnels. Après une tournée à travers l’Europe, il est nommé en 1770 Konzertmeister titulaire de la cour. En 1777, il quitte Salzbourg pour un nouveau périple qui le mène à Munich, puis à Paris. De retour, il s’installe définitivement à Vienne. Les trois dernières années de savie voient l’éclosion de plusieurs chefs-d’œuvre, dont les opéras Così fan tutte, La Clémence de Titus, La Flûte enchantée, les Quatuors à cordes dédiés à Frédéric Guillaume II, le Concerto pour piano n° 27, le Concerto pour clarinette, le Requiem, qui restera inachevé. A trente-six ans, Mozart s’éteint dans la plus grande misère.
Ouverture de Così fan Tutte (1789)
Après des accords majestueux de l’orchestre, le hautbois solo joue un premier thème lent et noble. Les cordes interrompent cette apparente tranquillité avec un motif sautillant et nerveux, sans cesse ponctué par de grands tutti violents.
Concerto n° 4 pour cor et orchestre en mi bémol majeur (1786)
Frédéric Nanquette, cor
Le concerto pour cor n 4 en mi bémol majeur, a été composé en 1786. Il est dédié à Joseph Leutgeb, corniste à la chapelle de la Cour de Salzbourg.
L’encre utilisée pour écrire la partition, le rouge, le vert, le bleu et le noir, était autrefois considérée comme une tentative pour ébranler le facétieux interprète Joseph Leutgeb , l’ami de Mozart. Cependant il a été récemment suggéré que c’était un code couleur.
Domenico CIMAROSA (1749- 1801)
Cimarosa étudie au Conservatoire de Naples. Il fait une grande carrière de compositeur d’opéra et ses oeuvres sont célèbres à travers l’Europe : La Finta Parigina, L’Italiana in Londra, Gemina e Bernardone, Le Mariage secret…
Il savait manier toutes les ressources de l’orchestre pour accompagner au mieux la voix. C’est tout naturellement qu’on retrouve dans son unique concerto pour deux flûtes, genre peu courant, son goût pour les couleurs et les lignes mélodiques, au service de l’action.
Concerto pour deux flûtes (1793)
Geneviève Moerlen et Thomas Mallet, flûtes
Le premier mouvement Allegro est digne d’un opéra : les deux flûtes rivalisent de virtuosité, évoquant ainsi les airs flamboyants du bel canto. Il est très rythmé et plein de bravoure. Le second mouvement Largo contraste par sa douceur et sa sensualité. Le thème très mélodique est accompagné par les cordes imitant une mandoline. Ce passage méditatif fait place à un Rondo – Allegro ma non tanto joyeux et sautillant . On y retrouve encore les qualités dramatiques d’un compositeur de théâtre, sachant prévoir les contrastes de couleurs et de styles.
Joseph HAYDN (1732-1809)
Joseph Haydn entre dans la carrière musicale grâce à sa voix, en devenant petit chanteur à la Cathédrale de Vienne. Puis sa réputation est établie parmi l’aristocratie viennoise grâce à ses premiers quatuors à cordes.
En 1761, il entre au service des princes Eszterhazy à Einsenstadt, puis à Eszterhaza où il restera jusqu’en 1790. Il y compose presque tous ses opéras, nombre de ses œuvres symphoniques et sa musique de chambre.
Il rencontre Mozart à Vienne durant l’hiver 1781-1782 ; une amitié faite d’admiration lie les deux hommes. En 1791, année de la mort de Mozart, Haydn arrive à Londres qui lui réserve un accueil triomphal. Il y compose une première série de symphonies « londoniennes ». Lors d’un second séjour à Londres, en 1794-1795, il crée six nouvelles symphonies, les dernières.
Haydn revient définitivement à Vienne en 1795, où il écrit encore six messes, des quatuors à cordes et deux grands oratorios, La Création et Les Saisons. Il fait en 1808 son ultime apparition pour une exécution de La Création. Il meurt l’année suivante. Mozart sut le premier ce qu’il devait à Haydn dans le domaine de la symphonie « classique » et Beethoven lui-même, son élève à Vienne en 1793, a toujours rendu hommage au maître qui lui avait tracé la voie vers un nouvel avenir.
Symphonie n°104, dite « Londres » (1795)
La Symphonie n° 104 en ré majeur « Londres » fut composée en 1795 et créée le 4 mai lors du dernier concert donné par Haydn dans la capitale britannique. Il s’agit de la douzième et dernière des symphonies anglaises.
I.Adagio – Allegro – Une majestueuse et dramatique introduction fait entendre un unisson très fort suivi par un thème sombre et mystérieux aux cordes. Le premier mouvement commence et contraste fortement : le thème principal est très souple et chantant, joyeux et léger.
II.Andante – La première partie de l’Andante ne fait intervenir que les cordes et, fugitivement, un basson. La deuxième partie, violente, est interrompue par un silence dramatique en son milieu et évoque l’introduction lente. Haydn écrit ensuite une série de variations jouées par tous les instruments.
III. Menuet. Allegro – Trio – Menuet – Le menuet est une danse stylisée, de caractère galant et rythmique. Le trio central est construit lui aussi sur des variations du thème, très chantant et toujours léger.
IV. Finale. Spiritoso – Le premier thème de ce mouvement est issu d’une mélodie populaire ; il est précédé, puis soutenu par une basse de musette. Le second thème est plus mélodique et mélancolique. Ecrit en valeurs longues, il donne l’impression d’un ralenti. Ce final est très brillant et coloré. On sent la volonté de Haydn d’écrire une œuvre de virtuose, celle d’un grand compositeur libre, désireux d’éblouir le public et d’asseoir sa réputation internationale.